Vai al contenuto principale Vai alla ricerca

Voici la Suisse que nous dessine chacun des trois candidats du PLR

13.08.2017

Le Matin Dimanche, 13.08.2017

 

Des retraites à la burqa en passant par le congé paternité et les nouveaux avions de combat, les trois candidats officiels au Conseil fédéral nous dévoilent leur vision politique pour la Suisse. Ci-dessous les réponses du Conseiller national Ignazio Cassis, article complet dans le document pdf.

1) La retraite à 65 ans demain pour les femmes et bientôt à 67 ans pour tous, est-ce la solution ?

Si l’on vit toujours plus longtemps, il y a un moment donné où il est nécessaire de régler le seuil de la retraite vers le haut, sans quoi il y aurait trop peu d’actifs par rapport aux retraités. Cela peut être 66, 67 ou 68 ans suivant l’évolution démographique. Un modèle intéressant serait d’adapter l’âge de la retraite à l’espérance de vie.

2) Les Suisses paient de plus en plus cher leurs primes-maladie. Donnez-nous une recette pour les faire baisser.

Si j’avais une recette qui pouvait fonctionner, je serais déjà devenu un héros en Suisse. Mais on sait que la grande partie des coûts de la santé est dépensée dans les douze derniers mois de vie. Combien sommes-nous prêts à payer pour un mois de vie en plus? Il y a là des questions éthiques très complexes qui se posent et un débat public sur ces questions doit être lancé. Je crois que notre rapport à la mort changera ces prochaines années.

3) Oui ou non au mariage des couples homosexuels ?

Un mariage entre des partenaires homosexuels doit être possible dans le futur, avec les mêmes droits et devoirs, mais il faut lui donner un autre nom, parce que celui de mariage est réservé historiquement et émotionnellement au mariage hétérosexuel.

4) Pour ou contre l’interdiction de la burqa ?

Pour moi, on doit pouvoir reconnaître le visage des gens et je suis favorable à une obligation de montrer son visage dans les lieux publics, avec une seule exception, le Carnaval.

5) Etes-vous favorable à un congé-paternité de quatre semaines?

Non, car ce serait là une extension de notre Etat social, qui entraînerait un déséquilibre des finances publiques. Je pourrais en revanche soutenir un contre-projet à cette initiative qui permette de choisir de diviser le congé-maternité dans un congé parental.

6) Les mesures d’accompagnement sont devenues un mot tabou à Berne. Comment intervenir contre le dumping salarial ?

Mon coeur libéral n’est pas enthousiaste, mais il y a des situations qui ne peuvent pas être résolues par les seules lois du marché et pour lesquelles une intervention de l’Etat se justifie, même avec des seuils minimaux de salaires, comme au Tessin. Je suis un profond fédéraliste et il m’est important de laisser aux Cantons une bonne marge de liberté dans ce domaine.

7) Combien coûte un abonnement général 2e classe ? Est-ce trop cher ?

Autour de 4000 francs. Ce n’est pas trop cher, je trouve, mais tout dépend de la fréquence avec laquelle on utilise le train. Aujourd’hui il y a une très forte augmentation de l’utilisation des transports publics, ce qui est une excellente chose.

8)  La Confédération doit faire des économies. Où en priorité : dans l’armée, la formation ou l’aide au développement ?

Avec l’agriculture, ce sont là les trois domaines où le parlement a un espace de manoeuvre pour chercher d’année en année des équilibres financiers. Mais à mon avis, le moment est venu de revoir les mécanismes d’augmentation des autres dépenses de la Confédération, celles qui sont fortement liées aux lois, dont la part dépasse désormais 60% et ne cesse de grandir.

9) Combien la Suisse doit-elle acquérir de nouveaux avions de combat et est-ce au peuple de trancher ?

Nous avons besoin de nouveaux avions de combat pour assurer la police du ciel. Cela fait partie d’une sécurité crédible en Suisse. Avant de répondre à la question « combien il nous en faut », définissons de manière précise leur mission et les services que nous voulons. Comme le peuple vient de dire non en 2014 à de nouveaux avions de combat, la démocratie directe nous oblige de repasser devant le peuple.

10) L’afflux de requérants d’asile est en baisse. La forteresse Europe fonctionne-t-elle enfin ?

Il y a plusieurs facteurs qui influencent les flux migratoires sur la planète. Il y a d’un côté les mesures prises pour limiter l’immigration et de l’autre aussi l’aide sur place en vue de diminuer le nombre de personnes qui quittent leur pays. Il faut utiliser une stratégie combinée et agir sur ses deux pôles.

11) Faut-il un accord-cadre institutionnel avec l’Union européenne ?



Nous avons avec l’UE plus de 120 accords bilatéraux avec chacun ses règles propres. Cela crée un monstre administratif difficile à gérer. Il faut simplifier cette gestion. Un accord-cadre est-il le bon instrument ? Tout dépend de son contenu. Des éléments qui diminuent notre souveraineté, comme les «juges étrangers», sont inacceptables. Il nous faut poursuivre la recherche de solutions dans le calme. L’UE fait face à des difficultés internes majeures. Laissons-nous le temps d’observer, selon la devise «qui trop se hâte, reste en chemin».

Autori

Ignazio Cassis

Ignazio Cassis